Maître Corbeau

Maître Corbeau

• Chapitre Ier: Le trône et son Roi •

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Il fût un temps lointain, où les peuples ne faisaient que naître à l'aube de l'évolution, une époque aussi ancienne que moi dois-je dire. En effet, c'est à cette époque, que j'ai été créé, simple conteur aux récits divers et si nombreux. Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours vécu, au moment même où les yeux du premier être vivant se posèrent sur le monde, je suis apparu. J'étais présent au moment où les hommes, commencèrent à bâtir leurs villes, j'avais le regard posé sur les elfes, lorsqu'ils débutèrent la création de leur culture. Lorsque les orcs, assoiffés de violence massacrèrent les plus faibles d'entre eux, j'écrivais patiemment mes lignes, attendant que de plus beaux pointent le bout de leur nez. Pendant plusieurs millénaires, mes pupilles ont vu défiler les évènements les plus importants de ce monde, heureux comme tragiques. J'ai assisté à la guerre menée par les Marguiens contre le monde entier, avant qu'ils ne soient repoussés dans les terres de l'empire Béorc. J'étais également présent lors de la grande guerre dite du prismaura, ce cristal surpuissant aux vertus aussi diverses que variées. J'ai regardé les êtres évolués se détruire pour cette pierre, je les ai vu massacrer d'autres races qui n'avaient rien demandé. Oui, j'ai tout vu, tout entendu, mais surtout, j'ai tout écrit, les drames, les erreurs de ce monde, de sa création à aujourd'hui. Aujourd'hui, après plusieurs millénaires d'errance à travers le monde entier, je me suis arrêté à Almare, capitale du pays qu'est l'Almarie. Cette partie de l'ancien empire Béorc, dirigée depuis toujours par les D.Crow au moment même de la réunification du pays, une famille noble, aux valeurs fortes et inchangées. Le trône du palais d'Almare se trouvait juste face à moi, je le contemplait de ma forme immatérielle, aussi inexistant que les humains eux, existent. Je contemplait une scène étrange, celle d'un siège royal vide, en l'absence de son propriétaire. Cette salle était froide, lorsqu'elle était vide, on ne se sentait certainement pas dans une ambiance accueillante. Mais cela n'allait pas durer, des bruits de pas approchaient, ils étaient plusieurs, oui, je pouvais reconnaître le mouvement de cinq personnes, tous masculins, trois lourdement armés et une armure sur le dos, les deux autres, pas plus légers, semblaient n'avoir rien avec eux, si ce n'était chacun une lame à la ceinture. Ils discutaient ensemble ces deux là, mais je ne percevais pas encore leurs paroles. Les grandes portes de la pièce s'ouvraient, ils étaient là. Les deux nobles en dialogue continuaient leur avancée vers le trône, tandis que les gardes eux, stoppaient leur marche, attendant dehors, refermant les portes. Oui, je reconnaissais ces deux êtres, Haziel D.Crow, Roi d'Almarie, 32 ans, surnommée la "lame sainte", pour sa façon de combattre et de manier la magie. A ses cotés, Hermès Idis, 31 ans, conseiller du Roi et ami de ce dernier, surnommé "Le juste" pour ses décisions et ses conseils toujours première qualité. Cela semblait intéressant, j'avais ce jour là, décidé de rester afin de voir comment les choses allaient évoluer. Ils avançaient ensemble, dialogue désormais clos, vers le trône où allait s'asseoir le jeune Roi, chef des terres d'Almarie. Il n'arborait aucune couronne, préférant laisser ce genre de décorations pour les Rois un peu plus imbus de leur personne et se sentant obligés de porter ces ustensiles afin de se sentir exister. Il se retournait et se posait tranquillement sur son siège, regardant dans le blanc des yeux son conseiller et ami. Ce dernier, quant à lui s'asseyait en face de son Roi, sur une chaise d'une splendeur indescriptible, destinée aux conseillers du Roi. Il y en avait plusieurs dans la salle, une par personne siégeant au conseil à dire vrai. Haziel était bien entouré, ayant sélectionné avec soin ceux qui pourraient lui tenir compagnie et l'aider dans ses décisions les plus difficiles. Le Roi passait sa main dans ses cheveux, ôtant la pince qui les gardaient attachés. Retombant dans sa nuque, mi-longs, d'une couleur intense. Il laissait apparaître un fin sourire à l'attention d'Hermès. S'enfonçant un peu plus dans le fond de son siège, il finit par poser sa main sur son front, déposant ensuite son coude sur le bord du trône. Lançant un nouveau regard à son compagnon, il ne pu s'empêcher de lui adresser la parole, enfin, j'allais pouvoir entendre le son de leurs deux voix de près, chose que je n'avais encore pu faire à cause de la distance qui me séparait d'eux auparavant. - Mon ami, qu'avons-nous de prévu pour cette après-midi ? J'aimerais savoir ce que j'ai à réaliser avant de me rendre au repas qu'organise ma très chère mère. Hermès secoua la tête d'avant en arrière, de manière à spécifier un oui sans pour autant ouvrir une seule fois la bouche, gardant ses lèvres roses fixées l'une à l'autre. Il passa sa main dans l'intérieur de sa veste dont le style rappelait plutôt celui des anciens guerriers que celui d'un vrai général et conseiller plein aux as. Il fallait dire que la haute sphère de l'Almarie était certes riche, mais ne s'en vantait pas pour autant, préférant même parfois garder un style plus "citoyen" en toute circonstance. De sous sa veste, il se mit à sortir un livre noir, avec écrit à la main sur la première page "Devoir envers la nation", il l'ouvrit, feuilletant lentement les pages jusqu'à arriver à celle de ce jour. Il lu d'abord une première fois à voix basse, avant de relever la tête et de fixer le Roi afin de lui annoncer la besogne du jour. - Nous allons dans un premier temps rendre visite aux officiers revenus d'Amunmose afin de recevoir leurs rapports en mains propres. Des négociants sont également revenus d'Unnis et souhaiteraient nous faire part de leurs trouvailles et de ce qu'ils nous rapportent de là-bas. Enfin, nous aurons une séance de self-control avant de rejoindre votre mère dans la salle des banquets où seront tous les membres de votre famille et les hauts placés de cette charmante cours.

Haziel finit par se lever et s'étirer une bonne fois, avant de se tourner vers son ami et lui faire signe de la tête qu'il était temps d'y aller. En effet, plus vite ces rendez-vous seraient terminés, et plus vite il pourrait aller se reposer avant de rejoindre sa mère, une mystérieuse beauté d'antan, Leslie D.Crow, qui tenait un banquet à l'occasion de la dernière victoire de son neveu dans les terres ennemies d'Amunmose. Le Roi n'aimait pas ce neveu, qui était pour lui son cousin. Cet homme ne mettait jamais le pied sur le champs de bataille, préférant rester à l'abri en envoyant ses troupes au massacre. Malheureusement, les liens du sang l'obligeaient à choisir l'un de ses cousins pour le seconder durant les guerres. Puisqu'il était le seul encore en vie, et ayant l'âge de remplir ce travail, c'était lui qui s'en acquitter, mais cela changerait une fois que son frère cadet sera en âge de le remplacer. Haziel préférait de loin son plus jeune cousin que son aîné, qui était un raté sans nom. Il était cependant obligé, aux yeux de tous, de le féliciter pour son "bon travail" en territoire ennemi, même s'il en pensait tout le contraire. Mais ce n'était pas trop grave, dans l'ombre il allait pouvoir loin du regard des curieux, féliciter à sa manière les officiers qui eux, avaient réellement fait du bon boulot. Il s'avança vers la grande porte, passant le pas de la porte avec son ami et conseiller, à nouveau suivit par les gardes qui remplissaient leur rôle, gardant un oeil sur leur dirigeant afin qu'il ne lui arrive rien de mauvais. Il congédia ces derniers une fois qu'il eu passé devant leur salle de repos. Ils étaient levé depuis bien avant l'aube ce jour là, et la fatigue avait sans doute déjà dû les frapper. Un garde à moitié endormi ne vaut rien, et c'était même préférable de se débrouiller soi-même que d'avoir un boulet dans les pieds. Après tout, le Roi estimait ne rien avoir à craindre dans son propre palais infesté de gardes en ronde et en compagnie de son ami Hermès. Les gardes partirent en suivant les ordres, et Haziel continua sa marche. Il ne sentait actuellement rien, mais depuis le début, une ombre le suivait, non je ne parle ici pas de moi, mais bien d'un être vivant qui sans se faire repérer était à la poursuite du Roi. Était-elle alliée ou non, ça, je ne suis pas capable de vous le dire pour le moment. - Bien le bonjour officiers. Je suis ravi de voir que vous êtes tous de retour en vie. J'espère qu'il en est de même pour les sous-officiers. Haziel venait d'arriver face aux officiers, ceux qui s'occupaient de transmettre les ordres des généraux. Dans la hiérarchie militaire de l'Almarie, ils étaient les plus importants sur le champ de bataille après le général lui-même. Contrairement aux généraux, qui sont formés à leur fonction durant des années, les officiers eux, avaient atteints cette position hiérarchique à la force de leurs exploits à travers les guerres et les combats. Certains avaient été plus vite que d'autres pour atteindre cet exploit, et les officiers pouvaient être de n'importe quel âge, allant pour les plus jeunes de 20 ans aux plus vieux âgés de 55-60 ans. Bien que ces derniers, ne soient plus aussi efficaces que par le passé une fois sur le champ de la mort. - Nos pertes ont été très peu nombreuses lors de cette dernière campagne mon Roi, nous n'avons à déplorer qu'une centaine de morts. L'ennemi, très mal organisé a été détruit en moins d'une journée, n'opposant que très peu de résistance après le second assaut. Satisfait, il félicita ses officiers, puis fît signe de la main à Hermès de s'approcher. Il tenait dans ses mains un plateau, sur lequel reposait une boîte contenant six documents, le nombre exact d'officiers présents dans l'armée commandée par son cousin. Les six documents furent remis entres les mains des hommes de guerre, qui furent invités à ne pas l'ouvrir pour le moment. Haziel avait encore quelques petites choses à leur dire avant qu'ils ne puissent jouir de leur récompense. En particulier à ce jeune homme aux cheveux blonds (voir image). Âgé d'une vingtaine d'année, il était le plus jeune officier de toute l'armée Almarienne, et le Roi remettait beaucoup d'espoir en lui pour devenir qui sait, un général plus tard, si l'avenir le lui permet et malgré l'absence de formation à cet effet. - Je suis fier de vous très chers officiers, vous êtes de loin, la plus grande fierté de toute l'armée dirigée par mon idiot de cousin. Sans vous, la victoire aurait été différente j'en suis certain. Vous savez la reconnaissance que je vous porte, et votre récompense en sera conséquente. Vous pouvez disposer, sauf toi Hemrick, j'ai à te parler. Tous les officiers partirent sans discuter, le plus jeune d'entre eux restant sur les ordres du Roi. La discussion s'engagea, et le Roi ne fît que féliciter encore plus le jeune homme. Une bourse lui fût offerte en supplément de sa récompense, afin qu'il puisse s'offrir une nouvelle monture, la sienne ayant perdue la vie durant le retour vers la capitale, atteinte d'une étrange maladie couvée en Amunmose. Adressant ses remerciements, le jeune homme partit à son tour, et le Roi continua les tâches qu'il avait à réaliser ce jour là. Les négociants furent rencontrés et les bonnes nouvelles continuèrent à tomber. Ce jour là, l'équivalent de deux années de paiement de l'armée avaient été ramenés d'Unnis, et ce, en un seul échange. Le commerce allait on ne peut mieux, et ce au plus grand plaisir du Roi. Sa séance de self-control, afin de mieux gérer sa colère et donc éviter toute explosion en terme de magie se déroula tout aussi bien. Malheureusement pour le Roi, tout ne pouvait pas continuer ainsi, et l'ombre qui était à ses trousses restait toujours là, patiente. Alors qu'Haziel se changeait pour se rendre au banquet, Hermès, déjà prêt, attendait dans la pièce voisine. Sur le rebord de la fenêtre, fixant le Roi, un corbeau ... Au moment même où la lame sainte posa son regard sur lui, il s'envola. Il se déposa sur la corniche en face, une aura étrange se dégageant de l'animal. C'était l'ombre poursuivante ... Que pouvait-il bien vouloir ? Il finit par prendre une forme humaine, posté sur l'un des toits du palais, il regardait, l'homme fixant l'homme. Son aura étrange et puissante, ne semblait pourtant pas si étrangère ... Elle me rappelait l'odeur légère de celle du Roi qu'il fixait ...

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• Chapitre IIIème: Le défi du corbeau •

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On dit souvent la nuit porte conseil, c'était ici tout le contraire, le Roi ne savait plus trop quoi penser au moment de se coucher suite à la rencontre qu'il avait fait la veille au soir, et quand bien même avait-il tout fait pour garder son sang froid, sa surprise l'avait totalement déconcerté. Il ne le savait pas encore, mais la nuit qui allait s'écouler ici n'allait pas être porteuse de bons conseils, son réveil serait brutal, et tout à fait différent de ce à quoi il avait toujours été habitué jusqu'alors depuis son retour au palais royal d'Almare 12 ans plus tôt. Il s'était mis au lit de suite après l'envol de l'étrange homme dont la présente aura lui rappelait étrangement la sienne. Il en était venu lui seul à la conclusion qu'une familiarité pouvait exister entre eux deux. Peut être était-il un parent dont il n'avait jamais ouï dire l'existence. Peut être était-il aussi un ancien cobaye de l'armée d'Amunmose et que ses pouvoirs se sont éveillés uniquement à cause des injections qu'il avait reçu, expliquant la possible ressemblance de leurs auras. En se couchant, toutes ces questions tournaient dans la tête du jeune Roi, qui ne savait que trop peu quoi penser de celui qui s'était désormais envolé en laissant comme ultime message qu'un défi allait l'attendre à son réveil le lendemain. Que pouvait-il bien lui réserver de si spécial pour prendre la peine de le lui préciser ? Devait-il le voir comme un ennemi ou un allié ? Il n'en savait absolument rien. La nuit s'écoula donc à sa vitesse habituelle, rêves et autres moments typiques d'un sommeil correct étaient présents, et puis, vint l'aube, réveillant Haziel de ses rayons traversant la fenêtre directement vers son lit. Comme à son habitude, il sortit directement de ce lieu de rêve et de repos, afin de se préparer pour la journée qui allait seulement débuter. S'approchant de son miroir, il eut droit à sa première surprise de la journée. En effet, sur ce dernier, était écrit en lettres rouge sang "Le jeu commence ici". Était-ce donc là le message d'un détraqué tel que l'homme du soir précédent ? Quel jeu pouvait il bien avoir mis en place dans un aussi immense palais que pour espérer qu'il se déroule bien ? Sans trop se préoccuper de cela, Haziel continua à se préparer et une demi-heure plus tard, était prêt à partir pour une nouvelle journée de dur labeur en tant que Roi d'Almarie. C'était du moins sans compter sur l'intervention de ce lugubre homme ailé qui bien entendu avait mêlé sa patte au déroulement de la journée. Haziel tourna la poignée, ouvrant la porte, et débouchant dans ce couloir toujours à son identique, vide et étrangement silencieux. Jusque là, rien d'anormal. Il avança lentement jusqu'à la porte de la chambre d'Hermès, qui comme tous les jours, allait devoir passer la journée avec le Roi. Ce rituel quotidien ne dérangeait aucun des deux partis, qui aimaient toujours autant passer du bon temps ensemble malgré les grandes responsabilités qui incombaient à l'un comme à l'autre. Il frappa sur le bois, et n'obtint aucune réponse, comme si la chambre était vide de tout occupant. Aucun son ne s'évadait du lieu, pas même un ronflement. Il tenta d'entrer, la porte était ouverte, mais pas un qui vive à l'intérieur. C'était étrange, cela ne lui ressemblait pas de laisser la porte ouverte en son absence, se méfiant bien trop de certains membres de la cour pour cela ... Ne réfléchissant pas pour autant plus loin, Haziel ferma la porte et sursauta de surprise, lorsque derrière lui, il aperçu un des gardes qui attendait. Expirant de soulagement, il salua ce dernier qui ne répondit pas. Il réitéra sa salutation, toujours sans aucune réponse. Tapotant sur l'armure du garde, il rigola légèrement, coupé sec par un bruit si familier, le garde venait de dégainer son épée et frappait de cette dernière vers l'avant, en direction de son Roi, qui malgré la surprise esquiva en sautant vers la droite. Qu'est-ce que tu fous ? J'ai oublié de te payer au début du mois ou quoi ? Toujours sans réponse aucune, le garde s'élança de nouveau, cette fois-ci bloqué par l'épée du Roi, qui vint bloquer celle de son opposant. Bien qu'il ne dégainait jamais sa lame, il n'avait ici pas le choix, ne pouvait remporter ce duel autrement. Il repoussa le garde, puis frappa de la garde de son épée dans la glotte du pauvre homme qui s'écroula aussi net au sol. Qu'est-ce qu'il se passe ici bon sang ? Une question qui n'obtiendrait pas de réponse toute seule. Avançant dans le couloir, le Roi subit une dizaine d'attaque équivalente, le poussant de plus en plus à s'interroger sur ce qu'il se passait ici. Alors qu'il semblait que tout le monde était contre lui, de nombreux cris arrivèrent jusqu'à lui, ces derniers provenaient de la place où s’entraînaient habituellement la garde royale. Sans une once d'hésitation, il rangea sa lame au fourreau, et se mit à se diriger vers ce lieu, au pas de course. Sur la route, il ne rencontra pas de nouvelle opposition de la part d'un garde ou de qui que ce soit d'autre, à dire vrai, il ne rencontra sur le chemin personne d'autre. Le palais semblait vide, chose pourtant presque impossible au vu du flux de population de sang noble ou non qui y circulait en tout temps. En quelques instants supplémentaires, il arriva enfin à la place d’entraînement, du moins, l'une d'entre elle. Quelle ne fût pas sa surprise quand il eut droit au spectacle qui s'offrait à lui.

Devant lui, une étrange scène était en train de se jouer, un jeune homme (voir image), était en train d'affronter une quantité incroyable de gardes, qui tombaient un à un comme des mouches. Malgré les cris et les ordres qu'Haziel donnait à ceux qui normalement travaillaient pour lui, ces derniers continuèrent leurs assauts, tombant un à un sous les coups de leur opposant. En quelques minutes, il n'en restait plus un seul, tous au sol, inanimés, sans vie. Se déplaçant au milieu des cadavres, il s'approcha de jeune homme, qui semblait blessé et dont les mouvements étaient de plus en plus incertains. Alors qu'il commençait à sentir son corps partir, commençant une chute vers le sol ensanglanté, le Roi le rattrapa, l'empêchant de se blesser encore plus en frappant violemment le sol. Ce dernier gardait les yeux ouverts, fixant le visage de celui qui venait de le réceptionner. D'une voix calme malgré la situation, il s'exprima: Que s'est-il passé p'tit gars pour que les choses se passent ainsi ? Il n'eut pour unique réponse qu'un jeune adolescent se redressant et quittant ses bras avant de le pousser pour reculer de plus belle et se remettre en garde, à nouveau prêt à combattre. Regardant tout autour de lui, Haziel ne voyait aucune menace supplémentaire et comprit que c'était de lui que se méfiait l'ado. Se redressant, il ajouta: Tu n'as rien à craindre de moi, je ne veux que savoir ce qu'il s'est passé pour arranger les choses. Il n'obtint toujours aucune réponse, le silence le plus pesant qu'il n'ait jamais connu venait de s'installer sur cette place devenue macabre et jonchée de corps. En unique rétorquation, il eu droit au son de pas, ceux d'un homme qui venait de derrière. Haziel se retourna calmement, pouvant observer cet étranger, cet homme à l'aura si imposante. Il arrivait dans sa direction, son visage n'affichant toujours aucun sentiment. Quelle situation étrange, que pouvait il encore bien se produire de douteux désormais ? Haziel allait vite le savoir. - Libère ta puissance ... Montre moi ce dont tu es capable, fais comme cet enfant, défoule toi ... Car sans cela, jamais tu ne gagneras ... Gagner ? Mais de quoi pouvait il bien parler ? Sans vraiment s'attendre à la suite, un pied vint se longer dans son torse, cet enfant lui assénant un coup en traître. La violence du choc était encore gérable, et Haziel ne fît que tomber au sol, éclaboussant sur les cotés, de ce sang qui coulait toujours sur les dalles de la place. Rapidement, l'adolescent se mit à cheval sur le torse du Roi, le frappant violemment au visage, d'abord expulsant un filet de sang de sa bouche, puis faisant couler ce même liquide vital de son nez désormais croqué. Derrière, des rires toujours plus puissants, l'étrange homme ailé avait la bouche grande ouverte, riant à gorge déployée. Reprenant lentement son calme au rythme des coups qui étaient donnés au jeune Roi, il s'exclama Allez, laisse toi aller ... Sans ça, cet enfant aura raison de toi, de ta vie ... Haziel ne répondit pas, gardant son calme malgré les frappes qu'il recevait. Toujours couché dans le sang qui coagulait des pauvres soldats déjà sans vie, il se redressa rapidement, éjectant le jeune homme à son tour. Il se remit sur ses deux pieds, le visage en sang, crachant sur le sol encore plus de ce liquide rougeâtre. Secouant légèrement la tête, il garda son calme et ajouta à son tour Frapper un enfant ? Tu me prends vraiment pour un salaud ? Toi qui semble si bien me connaitre, je suis étonné ... Un nouveau silence s'immisça sur la scène, avant que le jeune homme ne s'élance à nouveau, cette fois-ci contré avec facilité par Haziel, qui le planqua au sol. Avec rigueur, il tenta de l'immobiliser, mais ce jeune gars là, ne semblait pas vouloir se laisser faire. Se débattant de toutes ses forces, il parvint finalement à se défaire de son aîné, lui logeant son talon dans le visage. Une nouvelle fois, le Roi se retrouva à saigner, ne voulant absolument pas faire de mal à cet enfant. Bon sang, que se passe-t-il ? Même si tu avais un énorme self-control, tu ne devrais pas pouvoir te retenir autant alors que tu saignes déjà de la sorte ... Une nouvelle fois, le calme avant la tempête ... Cette fois-ci, l'enfant changea son bras de forme, comme animé par une certaine magie. Devenant mauve, s'allongeant et grossissant, son bras devenait comme une arme. Attaquant à nouveau le Roi, il tenta une frappe vers le visage, qu'il tenta d'esquiver. Esquive presque réussie, un nouveau filet de sang s'envola dans les airs, mais pas seulement ce sang ... L'accompagnant dans son envolée, le bandeau d'Haziel s'arracha. Tombant sur le sol, l'aura d'Haziel devint plus lourde, plus effrayante. Il relevait la tête, fixant l'enfant puis l'homme étrange. De puissante vague d'énergie s'échappèrent de son corps petit à petit, puis avec un léger sourire, il s'exclama Tu voulais voir ma puissance ? Je vais te servir ... D'une seconde à l'autre, il avait parcouru la distance entre l'adolescent et lui, le frappant violemment dans le ventre, lâchant une explosion d'énergie dans son poing, ce fût une attaque unique, qui suffit pour détruire littéralement son adversaire, qui s'écrasa sur le sol. Il s'approchait lentement du spectateur, qui se mit à son tour à parler ... Ta force est donc absorbée par ce bandeau ? C'est bon à savoir ... M'enfin, tu ne vaux toujours rien face à moi ... - Tu veux parier ? Il s'élança, frappant de toutes ses forces en direction de l'homme en question, son poing se dirigeant droit vers son visage, relâchant une masse d'énergie telle qu'un humain normal serait déjà mort sous sa puissance avant même d'être touché. Un doigt, c'est tout ce qu'il fallut à l'étranger pour bloquer l'attaque et repousser le jeune Roi ... Ce même doigt, avec lequel il frappa ensuite, en direction de l'estomac ... Qui désormais ne serait plus ... Son index venait de transpercer les vêtements et la peau du Roi, touchant jusqu'à ses organes vitaux, détruisant tout sur son passage. Crachant des quantités incroyable de sang, Haziel ne fût plus que capable d'écouter ce que disait son bourreau ... Tu vois ? Qu'est-ce que je disais ? Tu es puissant, mais face au monde, tu ne vaux rien encore ... Tu voulais savoir qui je suis ? Et bien réveille toi pour cela ... Une nouvelle frappe suivit. Cette frappe qui fît tomber le Roi au sol, et qui lui fît par la même occasion rouvrir les yeux ... Il faisait nuit, son bandeau était sur son visage, et son corps était en sueur certes, mais aucune blessure n'était apparue ... Un simple rêve venait de se produire ... Rassuré, il se leva, s'approchant de son miroir, et regardant dans ce dernier. La vision qu'il y eu fût effrayante, au point de le faire tomber à la renverse ... En lettre de sang, ce dernier était inscrit d'un horrible "Tu ne rêves pas ... Tu juste découvert mon monde ..." Et aussi vite eut-il terminé de lire à voix basse, que les lettres changèrent de forme et de place ... Donnant un tout aussi effrayant "Qui suis-je ? Remonte aux racines du corbeau, peut être le sauras-tu ... Quel être divin tu as osé tenter de frapper ..." Les lettres disparurent, et un léger rire résonna à travers la chambre du Roi, et tandis que l'aube apparaissait, des coups furent donnés sur la porte. Sur ses gardes, le Roi n'eut qu'une parole Qui est-ce ? La porte s'ouvrit aussi rapidement que les paroles furent prononcées, laissant apparaître dans le cadre de cette dernière Hermès, qui venait chercher le Roi pour le travail de la journée ... Il se leva, fixant son ami et conseiller, un léger sourire, et il était prêt à repartir ...

Il ne disait rien certes ... Mais qui était-il ? Celui qui désormais allait occuper ses pensées ... L'homme à la puissance surhumaine ... Celui à l'aura et à la puissance obscure ... Celui qui avait dressé le plus puissant des D.Crow ... Celui qui désormais, il surnommerait ... Le Maître Corbeau ...