Sujet: Rencontre du troisième type Mer 5 Déc - 9:39
Un roulement de tambour. Non. Un galop… À moins que ce ne soit un orage ? Difficile à dire. En réalité, les deux se mêlaient à merveille, dans un accord et un rythme parfait. L’un répondait à l’autre, quelque part dans les montagnes, de sorte que qu’on eut dit que les quatre cavaliers de l’apocalypse venaient de descendre sur Terre.
Ce n’était toutefois pas quatre, mais cinq destriers déchainés, qui galopaient à brides abattues le long d’un sentier étroit. Au risque de se rompre le cou, leurs propriétaires n’hésitaient pas à les pousser toujours plus vite, toujours plus loin, alors qu’ils ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez. Les sabots martelaient avec violence la terre humide, tels des maillets s’abattant sur un sol à damer. À croire que c’était à qui frapperait le plus fort. À qui s’opposerait avec le plus de véhémence à cet adversaire lointain, qui couvrait le ciel et le terre d’une encre noire impénétrable. Les larges poitrails des montures se gonflaient et se dégonflaient au rythme frénétique de leur foulées, leurs respirations saccadées soulignaient leur énervement, et plus d’un tiraient avec énergie sur leurs mors, alors que les cavaliers les forçaient à rester en main. C’était ainsi que cinq ombres tonitruantes arrivèrent aux portes de la ville, dans un fracas difficilement dissimulé par un orage qui se préparait au dessus leur tête.
Une main fut levée, une lumière verte apparut. Sur les murailles, un cri bref se fit entendre, et l’un des lourds battants s’ouvrit en silence. Diminuant à peine l’allure, les cavaliers franchir la porte entrebâillée, sans prendre la peine de s’arrêter ou de saluer les gardes. À peine eurent-ils franchit les murs de la cité, que le ciel se déchaina dans une colère ardente. Des trombes d’eaux fondirent sur les infortunées, les assaillant tels des milliers d’insectes bien décidé à les frigorifier. Ignorant ce nouvel ennemis, les chevaux s’élancèrent de plus belles dans les ruelles pavées. Leurs nasaux étaient dilatées à l’extrême, leur oreilles plaquées en arrière. Un voyeur de passages put penser à une course de chevaux endiablée. Mais il n’en était rien : leur cavalcade était organisée, maîtrisée, contrôlée. Chaque cavalier avait sa place, et s’y tenait. Dans ce désordre chaotique apparent, c’est l’ordre et l’obéissance qui régnait.
Là-haut, on eut dit que le ciel se déchirait dans un cri d’agonie désespéré. Les éclairs fendaient le ciel, éclairant, très furtivement, les voyageurs de la nuit. Un observateur éclairé (je ne pus résister à ce très bas jeu de mots) pourrait alors remarquer, entre deux éclats lumineux, la force et la puissance que dégageait le groupe. Quelque chose qui relevaient plus de la force brut ou de la magie. Une espèce d’aura, floue mais certaine.
Rapidement, les pavées furent couverts d’une eau ruisselante et glissante. Cela rendait le travail des montures que plus ardu et plus pénible. Plus d’une jambe se déroba, plus d’un hennissement de surprise fut poussé, sans que pour autant les cavaliers n’accordent de répit à leur montures. C’était comme si le diable en personne les pourchassait, comme si leur vie dépendait de l’efficacité et de la vitesse de leurs bêtes. Ces dernières, loin de s’en plaindre, ne faisaient qu’accélérer d'autant plus la cadence. Un jeu aussi dangereux que bruyant et mortel se dévoilait sous les fenêtres de la capitale. Bientôt, enfin, la course cessa. Dans une dernière foulée, les rennes se tendirent, les mollets se contractèrent, et l’ordre fut donné de s’arrêter. Presque avec déception, dans une unité toujours aussi étrange, les chevaux se braquèrent, et stoppèrent net, glissant avec une maîtrise plus au moins relative sur la pierre humide.
La bâtisse était de taille modeste. De fins filets de lumières perçaient à travers les volets clos. En tendant l’oreille, quelques éclats de voies étaient même perceptibles. Sous les caprices des éclairs, une haute silhouette en bois et torchis se découpait dans la nuit. Sans s’attarder sur l’architecture de l’édifice, un cavalier s’approcha de la petite porte d’entrée. Il se pencha, serra le poing, et frappa avec violence sur le battant en bois. Malgré la colère du ciel, la force appliqué était si importante, que pas un seul client de l’auberge put ne pas l’entendre. Un lourd silence s’installa, avant qu’un bruit de pas agité ne se dirige rapidement vers l’entrée. Un verrou fut ouvert, un claquement sec de métal se fit entendre, et, enfin, la petite porte s’ouvrit dans un grincement strident.
Ignorant autant que faire se peut la colère des dieux, un jeune garçon s’engagea dehors et attrapa avec violence les rennes du destrier. Ce dernier, surprit, se débâtit en hennissant, avant que son propriétaire ne le calme dans un sifflement à peine audible.
Un à un, les voyageurs mirent pied à terre et confièrent leurs montures en sueur au jeune palefrenier. Sans un mot, ils s’élancèrent paisiblement vers la chaleur accueillante de l’auberge. Derrière eux, la porte se ferma dans un claquement sec. Quelques têtes se tournèrent, curieux mais non surpris, par ses voyageurs intriguant. Tout en eux avait de quoi paraître étrange pourtant. Chacun portait la même cape en cuir sombre délavée, usée et tannée par le temps. Quelque chose de lourd et pesant, fait pour durer, ayant déjà vécu mille et une aventures, et capable de perdurer pendant encore au moins tout ça. Entre un haut col remontant jusqu’au dessus de leur nez, et un chapeau, de même teinte, descendant sur leurs sourcils, seul des yeux perçant étaient visible. D’un accord tacite, ils s’enfoncèrent dans les profondeurs de l’auberge, se dirigeant vers l’une des dernières tables de libre.
Partout autour d’eux, l’ambiance était vivante et agréable. Ici et là, on jouait au poker, aux gobelets, à la belette, aux röbias. L’humeur générale était bonne enfant, l’alcool et un feu généreux avait échauffé les cœurs et abattu les frontières de la timidité. Tout le monde semblait se connaître, ou presque. Et même si demain, la moitié des invités aurait reprit leur route, oubliant jusqu’au nom de leur partenaires de jeu de la veille, ce soir, l’ambiance était festive. On riait, on buvait, on chantait. Et surtout, on affrontait la peur de l’orage ensemble. Car dehors, le tonnerre ne cessait de frapper, faisant vibrer les volets, craquer les poutres, et trembler le sol.
Dans un coin, nos cavaliers s’assirent en silence, ôtant leurs couvre-chefs, déboutonnant légèrement leur vestes, ils laissaient ainsi un peu mieux entrapercevoir leur allure. Le premier, plutôt grand, fort et bien bâtit, arborait avec fierté une barbe noire finement taillée. Ses cheveux sombres donnaient une toile de fond à ses yeux de faucon, clairs et perçants. Un simple regard suffisait pour comprendre qu’ici, c’était un chef. Un deuxième, juste derrière, offrait un visage plus jovial et plus accueillant, presque souriant. C’était le plus grand, le plus musclé, et probablement le plus lourd. Contrairement à ses compagnons, il portait avec aisance un marteau de guerre dans le dos. Un troisième, presque aussi grand, laissait percevoir une peau sombre et matte, alliée à une paire d’oreilles fines et pointues. Sa démarche à elle seule trahissait ses origines. Son regard était absent, comme perdu dans un monde inconnu. Un quatrième, plus petit, plus sec et plus retenu, dégageait un sentiment de force difficilement maîtrisée. Tout son corps appelait l’action, le mouvement. Un loup, forcé de se comporter en chien. Pour finir, le cinquième…ou plutôt la cinquième. Une grande dame, à n’en point douter. Des cheveux sombres, de grands yeux bleus, une attitude sage contrôlée. Elle ne disait rien, mais son sourire valait mille explications.
« Et bien !? Pourquoi re-restez-vous dans votre coin me-messieurs ? Joignez-vous à nous ! »
Un client, un peu plus entamé que les autres, s’était approché du groupe, posant les deux mains sur la table, et les envahissait de son haleine forte. Il ne paraissait pas bien méchant, ni bien sain d’esprit. Juste un pauvre bougre, attiré par l’apparente solennité des voyageurs.
« Navré, ami, nous n’avons pas de temps à consacrer à des frivolités. »
Le regard de faucon n’avait même pas daigné lever les yeux vers son interlocuteur, gardant les yeux ostensiblement fixé sur la table, bras croisés.
« Notre compagnie vous déplairait ? » « Disons que c’est cela. » « Ah ouais ? Et qui es-tu, étranger, pour venir traiter un honorable habitant de cette ville de la sorte ? » « Un honorable voyageur qui cherche juste un lieu où dormir. » « Si c’est la bagarre que tu… » « Vous vous méprenez monsieur je ne cherche qu’un repas et un lit bien chaud. »
Cette fois, l’homme leva la tête, et posa un regard, qui ne permettait aucune discussion, sur l’ivrogne. Ce dernier hésita, l’espace d’un instant, inclina la tête, avant de s’en retourner rejoindre ses compagnons, en grommelant dans sa barbe des mots inintelligibles.
Si cet homme avait été un habitué, jamais il n’aurait osé un tel affront. Car, pour plus d’un, le titre et le rôle des nouveaux arrivants étaient limpides comme de l’eau de roche. Il valait mieux ne pas s’en approcher de trop près : c’étaient des « nettoyeurs ». Un nom donné par les maîtres de tavernes et d’auberges, pour qualifier une milice bien étrange. Elle ne semblait avoir aucun chef, aucune logique. C’était des groupes d’individus à l’apparence insolite, toujours silencieux, en retrait. Ils se contentaient d’observer, d’écouter, d’enregistrer ce qui se disait. Contrairement à la garde régulière, ils ne se présentaient jamais, n’arborait aucun signe d’appartenance. Des êtres à part, discret, mais incontestablement là, toujours, quelque part. Et, souvent, lorsque certains d’entre eux décidaient de faire escale dans une bâtisse, on pouvait être certains qu’il y aurait des « disparitions » durant la nuit. Des clients, des étrangers, parfois même des serveurs, ou des taverniers. Une rumeur courrait ainsi comme quoi, une nuit, quelque part du coté de Jeydar, un aubergiste disparu, ainsi que sa famille au grand complet, enfants compris.
Peu à peu, un certain malaise s’installa. Il était léger, très léger. À peine perceptible. Mais présent. D’un signe de la main, un des cavaliers appela l’aubergiste, afin qu’ils leur apportent de quoi manger. L’homme déglutit, mal à l’aise. Plus que tout autre, il n’aimait guère la venue de ces étrangers. Ils risquaient de mettre à mal la réputation de son établissement. Mais il savait aussi que rien ne pouvait être fait : pour une raison inconnue, les « nettoyeurs » n’avaient jamais été pourchassés par Sa Majesté. Dans un soupir, il fit signe à une serveuse de l’accompagner en cuisine.
Eileen Siraël
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Sujet: Re: Rencontre du troisième type Ven 7 Déc - 4:27
Cela faisait maintenant trois jours qu'une nouvelle serveuse avait été embauchée dans l'une des nombreuses auberges d'Arador. Cette auberge, c'était « La table d'Or ». Bon, on ne pouvait pas dire que c'était l'établissement le mieux fréquenté de la ville, mais c'était loin d'être la bâtisse la plus crasseuse non plus. On pouvait légitimement dire que c'était un auberge de classe moyenne, accessible pour plus ou moins tout le monde, avec un confort et une chaleur agréable. Nourriture normale, lits confortables, bonne bière. Si les clients n'étaient pas trop exigeants, on pouvait vraiment se plaire ici. La nouvelle employée n'avait pas été par quatre chemins pour faire sa demande d'embauche. Elle était directement entrée un après-midi, avait sollicité le propriétaire pour lui demander s'il était possible qu'elle travaille ici. Le choix de la jeune femme ne s'était pas fait au hasard : il s'était porté ici car l'auberge était placée dans la grande capitale, assez proche du centre historique et des autres sphères politiques, avec un bâtiment qui avait l'air de tenir la route, et cette taverne pouvait lui procurer ce qu'elle voulait : des connaissances sur les villageois (comme toutes les tavernes), un bon travail, et un logement. Cependant, il fallait dire que l'aubergiste n'avait pas de raison d'accepter une telle offre : il avait assez de commis, et une serveuse ou cuisinière de plus ne lui apporterait rien de plus. Mais face à la persévérance de la jeune femme, et surtout face à son joli minois, il accepta avec des conditions qui étaient plus qu'acceptables pour lui : elle devait loger dans l'auberge, ainsi elle serait disponible 24h sur 24h pour y travailler. Et puis, son salaire était le plus faible que Kaâl (c'était le nom de l'aubergiste) n'avait jamais donné à quelqu'un. Et surtout, elle cuisinait vachement bien ! Après une démonstration en cuisine, il ne put qu'accepter, car du bon travail aux fourneaux allait pouvoir attirer de nouveaux clients après quelques temps.
Kaâl avait l'air d'être un bon vivant, gentil et généreux, voulant faire passer de bons moments à ses clients. D'une taille moyenne pour un homme, il avait des cheveux bruns coupés courts, et une moustache finement taillée. De corpulence assez imposante, il avait de quoi se faire respecter, mais il restait quand même le grand gaillard sympathique. Un tablier blanc autour de la ceinture, il restait en général derrière le bar pour pour accueillir et servir les clients en boisson rafraîchissante.
La nouvelle employée, quant-à elle s'appelait Eileen. Elle s'intégra facilement dans « l'équipe » de la taverne, car il y avait simplement une serveuse, Johanna et un jeune commis, Sennar qui se débrouillait plutôt bien en cuisine. Johanna était une femme aux formes généreuses qui amusait bien les clients, et Sennar quant-à lui restait en retrait dans sa cuisine. Sitôt l'embauche faite, Eileen se retrouva au travail : faire le ménage pendant la période creuse. Mais pendant les deux jours à venir, elle voyait bien qu'elle pouvait servir à tout : serveuse, cuisinière (notamment pour les personnes les plus importantes), et tout petit boulot qui traînait par ci par là pur aider ses collègues. Tout se passait très bien, la seule chose qui lui déplaisait plus ou moins, c'était son uniforme qui était obligatoire. Non pas qu'il était désagréable à mettre, mais il était assez symbolique du « je suis à votre service ». Mais bon, ça, elle devait l'accepter pour gagner de l'argent, et il faut dire que les pourboires allaient bon train.
[...]
Deux jours plus tard, la taverne était quasiment pleine. Tout ce monde était normal pour un soir, et était synonyme d'un travail intense pour Eileen. L'ambiance était conviviale, mais il faisait chaud, car l'atmosphère était lourde, orageuse. Dehors, la pluie fouettait sans cesse le pavé, et les coups de tonnerre n'en finissaient plus. Une chose était sûre, c'est que notre jeune serveuse était heureuse d'être au sec en cuisine. En effet ce soir elle avait la cuisine pour elle seule, car l'affluence record était un moyen pour elle de faire de la pub pour la nouvelle cuisine de La Table d'Or. Et on pouvait dire que les estomacs étaient conquis. Quand elle finit les dernières commandes, Kaâl vint la voir pour lui annoncer que cinq nouveaux clients venaient d'arriver. L'ordre était simple : aller leur servir à boire (gratuitement avait-il précisé...), et à manger. Car Sennar était pris aux écuries, et Johanna occupée avec quelques clients. Alors c'est seule qu'elle affronta les fourneaux pour préparer cinq plats, identiques. Le plat n'ayant pas été précisé, elle allait simplement faire le plat du jour qu'elle préférait : du poulet à la sauce curry avec du riz, des carottes, des tomates, et de la coriandre. Eileen découvrait de nombreux ingrédients, mais depuis deux jours, elle était tombée amoureuse du cette épice jaune, alors elle n'hésitait pas à l'utiliser. En tout cas, elle espérait que ces nouveaux mélanges (que Sennar n'effectuait pas) allaient plaire aux convives. Les cinq assiettes bien garnies et généreusement préparées, Eileen remplit cinq chopes de bières. Un grand plateau dans sa main gauche pour les assiettes, et sa main droite portant les chopes, elle partit en salle pour servir la nouvelle table. Le service avait été rapide au final. En salle, elle sentit une tension particulière. La joie, les jeux et l'alcool étaient en partie là, mais il y avait autre chose. Il se passait quelque chose d'inhabituel, ce n'était pas comme les deux derniers soirs. Mais bon, Eileen, de son caractère joyeux et bon enfant s'engouffra dans la salle et entre les tables afin de parvenir jusqu'à la table des nouveaux clients. D'une spontanéité incroyable et avec une voix des plus enfantines et agréables, elle salua les cinq personnes habillées de noir. D'un coup d’œil rapide, elle les observa, un grand sourire aux lèvres.
- « Bonsoir à tous ! Les boissons vous sont offertes par l'établissement !»
Eileen commença à servir les bières afin de libérer sa main droite. Les cinq bières posées, elle se mit à placer les assiettes. Jusque là rien d'anormal jusqu'à ce qu'elle dût servir la dernière assiette : elle tendit le bras, croisa le regard de l'homme qu'elle servait. Ses yeux étaient pâles, mais Eileen fut déboussolée par leur profondeur, comme s'ils perçaient son âme. Comme pris d'un léger vertige, elle plaça l'assiette convenablement devant lui, mais son coude cogna la chope déjà mise en place, libérant le liquide assez violemment, jusqu'à même éclabousser sa barbe finement taillée. Mais le pire, c'est que ses vêtements étaient trempés. Devant cette maladresse, la serveuse se redressa, et s'insurgea de honte. Elle se précipita à côté de la chaise de l'hôte en enlevant son tablier et s’agenouillant pour essuyer ses vêtements du mieux qu'elle put. Ses mouvements étaient confus, elle ne savait que faire. C'est alors que Kaâl arriva pour la faire se relever, le visage courroucé et la voix forte :
- « Eileen, va préparer cinq chambres pour ces hôtes.»
Eileen, avant de partir, se retourna une nouvelle fois devant l'homme et s'excusa grandement en se mettant à genoux et en se courbant le plus qu'elle le pouvait. La chose n'était peut-être pas appropriée, mais ses habitudes d'ancienne esclave étaient là. Son visage était rouge de honte, et on voyait des larmes couler le long de ses joues après la remarque du chef d'auberge. Elle se retourna ensuite et partit. Là elle comprit qu'elle avait fait une grosse bêtise : la salle entière la regardait, ne faisant plus aucun bruit... Que ? Qu'elles étaient ces personnes pour qu'un simple verre de bière puisse engendrer ces réactions ? En plus Kaâl l'avait regardé si méchamment... Elle ne comprenait rien, mais se doutait que tous avaient peur de ces cinq hommes. Elle avait-elle une quelconque raison d'avoir peur d'eux ?
Eileen s'enfuit donc à l'étage, honteuse. Les escaliers étaient dans la pièce à vivre, et tout le monde put la regarder monter, faisant grincer légèrement les escaliers. Le pire, c'est qu'elle avait oublié de prendre les cinq clés en bas qui lui permettrait d'ouvrir les chambres. Mais prise d'une honte incroyable, elle ne put se décider à redescendre, et prit le parti d'aller dans sa petite chambre au fond du couloir, et de se mettre en boule sous la fenêtre qui laissait passer les éclairs lumineux. Heureusement pour elle, l'étage était vide, donc personne ne pouvait entendre ses sanglots. La seule chose qu'elle attendait et redoutait, c'était la punition. Elle n'était plus esclave, certes, mais elle s'attendait aux même conséquences.
Rencontre du troisième type
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